Hacienda Sotuta de Peón
La très belle et traditionnelle hacienda Sotuta de Peón (32 km/45 mn de Mérida), construite à la fin du XIXème siècle et transformée en musée, nous a enchantés. La visite guidée de 3 h 30 ("Tour compartido" à 10 h ou 13 h) comprenant à la fin une heure de baignade dans le cénote Dzul Ha, vaut vraiment la peine si l’on veut comprendre l’histoire récente du Yucatán et le siècle de "l’or vert" c'est-à-dire de la fibre de henequén (ou sisal) qui a fait la fortune de cette région. Nous avons appris que chaque hacienda était un peu un État dans l'État : elle avait ses propres lois, des geôles, une monnaie spécifique utilisable uniquement sur ses terres… et traitait ses ouvriers comme des esclaves.
Le guide de l’hacienda, très compétent et parlant anglais et français, s'appelle René et fait un peu le show pendant la visite, une façon efficace de maintenir l’attention.
Le tour comprend la visite de la maison principale suivie d'un cocktail de bienvenue, puis des différents ateliers de l'hacienda avec toutes les explications concernant l'extraction et le traitement de la fibre, ainsi que le processus de fabrication des cordes. Nous avons également rencontré le fameux Don Antonio, "un homme âgé et sage parlant la langue Maya" dixit René, qui raconte sa vie et fait visiter sa hutte, acceptant de se faire photographier en compagnie des touristes en échange de quelques pesos. Un bel attrape-touristes.
Restaurant sur place. Prix par personne en février 2020 : 650 pesos
Infos et réservations en ligne possibles sur le site :
https://www.haciendaviva.com/tours/nuestros-tours-hacienda-sotuta-de-peon
Originaire du Yucatán, le sisal ou henequén (Agave sisalana) est une plante de la famille des Agavacées qui donne des "fibres dures" (extraites des feuilles) utilisées pour la corderie, la ficelle, les sacs de ramassage, l'ameublement.
Il doit son nom à la ville portuaire de Sisal, située à une cinquantaine de km au Nord Ouest de Mérida, d'où cette fibre végétale était expédiée par bateau dans le monde entier.
Le sisal fit la richesse de la région centrale du Yucatán entre la fin du XVIIIe siècle et les années 1920, notamment avec le marché des liens pour moissonneuses-lieuses. Depuis, la concurrence des fibres synthétiques dans les années 1940 a causé l'effondrement de la production, cette culture étant désormais anecdotique.
